Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon
Mariage Denis-Bochereau
Dans la famille, on raconte que Augustin Denis, né en 1840, est allé demander la main d'Adélaïde Luneau à son père au village de la Fréchotière. Le père lui a refusé parce qu'il voulait marier la sœur ainée d'Adélaïde avant la cadette. Augustin ne voulant pas de la sœur ainée est rentré chez lui et a pris une autre décision.
Le 09/11/1874 Augustin Denis, cultivateur au Grand-Plessix, célibataire âgé de 33 ans, épouse Marie Bochereau, agée de 21 ans, née au village voisin de la Motte, fille de François Bochereau, meunier et de Marie Gaillard.
De cette union naitra un fils Augustin Marie Joseph Denis le 13 janvier 1877. On note que l'acte de naissance, cite comme témoin Henri Rabouin, instituteur. Augustin Denis mourra le 14 juin 1879 au Grand Plessix et sa mère, Marie Bochereau mourra le 30 décembre de la même année.
Augustin Denis se retrouve donc seul, veuf et sans enfant.
Mais cette histoire laisse des traces, non seulement dans les vies mais aussi dans le cadastre. Pour ce qui est des propriétés, Augustin DENIS va hériter de quelques biens ayant appartenu à Marie BOCHEREAU selon un acte du 19 avril 1880 :
1- dans la pièce de la Motte, un canton de terre contenant 3 ares 17 centiares
2- dans la pièce de la Motte, une parcelle de terre contenant 8 ares 86 centiares
3- dans le jardin de la Motte, un canton de terre contenant 2 ares 86 centiares
4- le pré de la chaussée : 84 centiares
5- la vigne franche des cimetières 11 ares 90 centiares
6- Le Frequet : 7 planches de vignes franches 4 ares et 48 centiares
7- Les Rouaudières : 4 planches de vignes franches, 10 ares 50 centiares
8- Le clos de L'aiguillette : 3 planches de vignes franches, 5 ares 77 centiares
9- dans les justices : terre en lande, 33 centiares
10- à Rousseau : terre dite le Dabinet , 14 ares 13 centiares
11- dans les cimetières, près du Moulin, une planche et demie de vigne 2ares 50 centiares
12- Les grandes Freiche de la Baronnière : une planche de gros plant, 3 ares 67 centiares
La vie continue
Auguste DENIS reprendra donc le chemin de la Recivière-Frechotière pour demander la main d'Adélaïde Luneau à son père. Maintenant que sa sœur ainée est mariée, rien ne s'oppose plus à leur union qui se déroulera la 10 juin 1882, 76 ans exactement après le mariage de son grand-père avec Marie Guérin.
Le père d'Adélaïde Luneau représente bien un monde ancien dans lequel le mariage est en premier lieu une affaire sociale, un monde ancien dans lequel les pères décident qui aura le droit de prendre la main de leurs filles et à quelles conditions. L'histoire d'Augustin et d'Adélaïde témoigne d'une approche plus moderne dans laquelle la dimension affective est première, une approche plus moderne dans laquelle les membres du couple se choisissent.
Cette histoire a tout pour être belle et pourtant elle ne colle pas vraiment avec la chronologie puisque ses deux sœurs ainées se sont mariées en 1869 et que sa troisième sœur s'est mariée avec Joseph Grégoire en 1871, donc avant qu'Augustin se marie avec Marie Bochereau, mais peut-être l'affaire était-elle déjà engagée ?